Malgré le temps écoulé, bientôt un siècle, la première guerre mondiale reste toujours présente dans les esprits. Son bilan catastrophique y est pour beaucoup : 9 millions de morts, 23 millions de blessés. Pour la France, qui est proportionnellement le pays le plus touché, on dénombre : 1,5 million de morts, soit 10 % de la population active et 5 000 000 blessés. La stratégie de ce conflit est nouvelle avec l’utilisation considérable de l’artillerie qui va provoquer des blessures spécifiques. Les services de santé des pays engagés n’y seront pas préparés et ils vont devoir très rapidement s’adapter, modifier les conditions d’évacuation et de prise en charge des blessés. Devant la fréquence et la complexité des blessures au visage, des services chirurgicaux spéciaux vont être crées : Paris, Lyon, Bordeaux au début, puis dans chaque région militaire. A Marseille (XV° région militaire) ce sera à l’Hôtel Dieu sous la direction de L.Imbert et Real. Ce type de blessure va poser aux praticiens qui vont les prendre en charge et qui seront d’origines diverses ( chirurgiens généraux, stomatologistes, ORL, dentistes) d’importants problèmes qu’ils vont s’efforcer de résoudre tout au long du conflit et après. Parmi eux, certains vont émerger (Morestin, Dufourmentel, Ginestet, Gillies, Joseph, Kazandjian). Ils deviendront les pionniers d’une spécialité chirurgicale nouvelle : la chirurgie réparatrice de la face.
Jean Louis Blanc, Professeur à l’Université de la Méditerranée, Directeur du Service de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie (Hopital de la Timone)
Amphithéâtre HA1 de l’hôpital Timone Adultes au rez-de-chaussée à 17h30
Autres conférences de Jean Louis Blanc :
le 17 octobre 2013 : Guillaume du Vair, premier président du Parlement de Provence et bienfaiteur de l’Hôtel Dieu de Marseille
le 11 octobre 2012 : Parcours hors du commun d’un médecin marseillais, Jean Prudhomme (1879-1970)