Culture scientifique en Provence

Jusqu’au XVIIIe siècle, si la masturbation est un péché pour l’Eglise, elle ne provoque pas d’inquiétude particulière chez les médecins. C’est la parution de l’ouvrage anglais Onania, et surtout de L’onanisme, ou dissertation physique sur les maladies produites par la masturbation de Tissot, en 1760, qui lance un mouvement sans précédent de stigmatisation médicale du « vice solitaire », dont l’apogée se situe au XIXe siècle. L’onaniste, promis à la déchéance physique et morale, voire à la mort, est décrit dans ses particularités, physiques et traqué dans ses pratiques honteuses, qu’on s’efforce d’éradiquer par des moyens éducatifs, thérapeutiques et coercitifs. C’est l’histoire de cette peur que l’on s’efforcera de faire ici, jusqu’à son déclin au début du XXe siècle.

Anne Carol, Professeur à l’Université de Provence (Histoire Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme)

Amphithéâtre HA1 de l’hôpital Timone Adultes au rez-de-chaussée à 17h30

Autres conférences d’Anne Carol :

  le 9 mars 2006 : Les médecins et la guillotine
  le 11 mars 2010 : Prostitution et hygiène publique au XIXe siècle
  le 10 février 2011 : Un médecin provençal au début du XIXe siècle : le docteur Martin à Aubagne
  le 9 février 2012 : Les cires anatomiques
  le 11 avril 2013 : Culte des morts, guerre commerciale : l’embaumement au XIXe siècle
  le 12 décembre 2013 : Une affaire de castration criminelle en Provence : Auriol, 1840