logo SITE 7 Culture scientifique en Provence

logo ARTICLE 1729

Vérité, fiction, connaissance : que nous dit l’Inde ? Charles Malamoud

jeudi 3 mars 2011
 
  • Aix en Provence
  • Digne
  • - Cavaillon
  • Aubagne
  • La Ciotat
  • - Saint-Michel l’Observatoire
  • Toulon
  • Gardannne
  • - Cuges
  • - Peyrolles
  • Sisteron
  • - L’Isle sur la Sorgue
  • - Ollioules
  • - Allauch
  • - Expositions
  • Conférences
  • Rechercher
  •  

    Dans la même rubrique

    Quelques mots venus de l’Inde comme avatar, karma, yoga, ont reçu droit de cité dans les langues européennes. Parmi eux, il en est un, moins connu, mâyâ, dont la complexité sémantique peut éclairer très utilement le triptyque vérité, fiction, connaissance.

    Au sens étroit, mâyâ désigne l’art de l’illusionniste, le pouvoir de susciter des faux-semblant, et aussi la technique du magicien, qui sait utiliser ces images trompeuses pour produire des effets très réels sur l’esprit et le comportement des hommes. Au sens large, la mâyâ est l’aptitude à produire des formes. Elle englobe toute espèce de construction, toute création autre que la procréation.

    Dans le cadre du mythe, la mâyâ ouvre un champ de spéculations sur le peu de réalité du monde sensible. Elle peut aussi nous révéler la part de la construction dans la vie de l’esprit, dans les rapports interpersonnels et sociaux. Elle nous engage à comprendre que tout artefact n’est pas artifice, que la fiction n’est pas nécessairement ou seulement feintise, que l’imagination n’est pas toujours erreur ni le jeu uniquement tromperie.

    Cependant l’interrogation sur la mâyâ serait incomplète ou plutôt impossible si elle ne s’accompagnait de questions sur le satya - vérité - son antonyme ou complémentaire. Cette vérité, dont le nom, puisé aux sources de l’Inde la plus ancienne, figure dans la devise de cette partie de l’Inde qui a pris, au milieu du XXe siècle, la forme de l’Union indienne : Satyameva jayate (Seule la vérité triomphe)...

    Directeur d’études honoraire à l’Ecole pratique des hautes études à Paris, Charles Malamoud est un des plus grands indianistes contemporains.

    Son travail sur le système de pensée qui sous-tend les textes les plus anciens, les mythes et les rites de l’Inde, éclaire d’un jour nouveau les relations entre la mort, la loi, la répétition, la succession des générations mais également l’écriture et la parole.

    Son oeuvre, considérable, et son enseignement, dépassent largement le cercle des indianistes, et inspirent le travail d’historiens, de psychologues, d’anthropologues, de sociologues, de psychanalystes...

    A 18h45 à l’hôtel du Département