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Les solides poreux ou les miracles des trous, Gérard Férey

jeudi 1er septembre 2011
 

L’histoire des solides poreux débute en 1756 en Suède, mais l’énorme développement de ce thème durant ces vingt dernières années fait de cette classe de solides des nouveaux matériaux stratégiques.

L’exemple des solides poreux hybrides - qui résultent de l’association tridimensionnelle par liaisons fortes d’entités inorganiques et organiques - illustre ce que doit être l’approche intégrée des chimistes, depuis la recherche la plus fondamentale jusqu’à la production industrielle, pour fournir des solutions aux problèmes sociétaux actuels dans les domaines de l’énergie, des économies d’énergie, du développement durable et de la santé.

La maîtrise d’une synthèse ‘sur mesure’ passe par la connaissance des mécanismes de formation de ces solides. Une fois acquise, elle permet, jouant sur leurs différentes caractéristiques (réseau, pores et surface spécifique interne), d’introduire de nouvelles propriétés, de moduler à l’envie les tailles de pores, et même de prédire la structure de nouveaux édifices au titre d’un cahier des charges autorisant l’application et le développement industriel dans des domaines extrêmement divers.

C’est ainsi que les solides poreux hybrides sont d’excellents matériaux à la fois pour le stockage à 77K de l’hydrogène et son utilisation ultérieure dans les piles à combustible, et pour les gaz à effet de serre à température ambiante. Leur pouvoir séparateur pour des mélanges de gaz est à la fois très efficace et très économe en énergie. Ce sont par ailleurs d’excellents catalyseurs et, très récemment, ces solides, non-toxiques, se sont révélés être les meilleurs nanovecteurs pour le stockage et la restitution sur le long terme de médicaments anti-tumoraux et antirétroviraux actifs contre diverses formes de cancer et le SIDA. Leur facilité d’obtention en grande quantité débouche déjà pour certains d’entre eux sur une production industrielle.

Gérard Férey, Médailles d’or 2010 CNRS. Il est chercheur en physico-chimie des solides et des matériaux inorganiques ou hybrides. Sa spécialité : concevoir des solides poreux hybrides capables notamment de stocker du CO2 ou des médicaments. Avec son équipe, il prédit et explique le comportement de ces nanomatériaux qui offrent une grande variété de propriétés et d’applications dans les domaines de l’énergie, du développement durable et de la santé. Membre de l’Académie des sciences et professeur émérite de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), Gérard Férey a été directeur adjoint du département des sciences chimiques du CNRS avant de créer et de diriger l’Institut Lavoisier de Versailles (UVSQ/CNRS).

A 18 heures dans la grande salle de conférences du CNRS

31 Chemin Joseph Aiguier

13009 Marseille