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La littérature, la vérité et la connaissance, Jacques Bouveresse

jeudi 22 mars 2012
 
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    Proust a soutenu explicitement que la recherche du temps perdu pourrait être appelée aussi une recherche de la vérité. On parle ici d’une forme de vérité pour la possession, l’expression et la transmission, par laquelle la littérature entre en compétition aussi bien avec la philosophie qu’avec les sciences.

    Si certains théoriciens de la littérature estiment que la vérité et la fausseté ne sont pas des termes qui font réellement partie du vocabulaire de la critique, il est difficile d’ignorer le fait que les écrivains eux-mêmes ne se sont pas privés d’utiliser les termes en question.

    Ni la notion de vérité ni celle de connaissance, telles qu’elles sont utilisées à propos de la littérature, n’ont réussi jusqu’à présent à être clarifiées et précisées de façon réellement satisfaisante. D’où la question : de même que la morale de l’écrivain donne souvent, à tort ou à raison, l’impression de ressembler à une morale d’exception, faut-il considérer que la vérité et la connaissance littéraires ne peuvent relever, elles aussi, que d’une théorie de la connaissance ou d’une épistémologie d’exception ?

    Jacques Bouveresse, Professeur émérite au Collège de France (philosophie du langage et de la connaissance).

    Il a été également directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Université Paris I - Panthéon- Sorbonne. Spécialiste de Wittgenstein, ses travaux portent sur la philosophie de la connaissance et du langage.

    A 18h45 à l’Hôtel du Département