C’est une très longue histoire qui commença avec la « coction » gastrique et aussi hépatique de Galien et d’Avicenne. Elle suscita des théories diverses et variées dans le cadre de l’alchimie des humeurs... Puis vint le temps de la Renaissance avec Paracelse et le tartare de la digestion suivi de la querelle homérique entre fermentistes et triturateurs. Il faut rendre hommage aux travaux expérimentaux de Réaumur et de Spallanzani au XVII e siècle puis aux publications de Beaumont, de Prout et de l’Ecole Française du XIX e siècle, complétés ensuite par les expérimentations de Pavlov sur les remarquables liens entre cerveau et estomac. En cent ans on passa des tubages « héroïques » et du chimisme gastrique aux vidéo-endoscopies actuelles. Toutes ces étapes ont été accompagnées par plusieurs révolutions thérapeutiques avec d’abord le bicarbonate et des alcalins, puis l’ère du bismuth et des pansements antiacides, suivi de la révolution des anti-H2 et des inhibiteurs de la pompe à protons qui associés à des antibiotiques ont fait (pratiquement) disparaître la maladie ulcéreuse qui pendant plus de vingt siècles régna en maître sur la gastro-entérologie... ?
Jacques Frexinos, Professeur à l’Université de la Toulouse
Amphithéâtre HA1 de l’hôpital Timone Adultes au rez-de-chaussée à 17h30
Autres conférences de Jacques Frexinos :
le 10 mai 2007 : Longévité, charlatanisme et sciences, de l’antiquité à nos jours
le 11 juin 2009 : Quelques erreurs et tromperies médicales...
le 13 juin 2013 : Histoire des CHU. Succès, échecs et problèmes...