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L’exploration de l’Univers non-thermique, Jurgen Knodlseder

samedi 22 septembre 2012
 

L’histoire commença il y a exactement un siècle ; son héros : le physicien autrichien Victor Franz Hess. A la suite d’une série de mesures réalisées à bord de montgolfières, Hess mit en évidence un « rayonnement d’altitude » provenant de l’espace, qui aujourd’hui est connu sous le nom de « rayons cosmiques ». Pendant longtemps, les chercheurs croyaient voir la signature de photons très énergétiques, particules dont est fait toute lumière. Il a fallu attendre les années 1930 pour comprendre que les rayons cosmiques ne sont pas des photons, mais des particules chargées, accélérées par des mécanismes inconnus à des énergies gigantesques. Pour sa découverte des rayons cosmiques, Hess fut récompensé en 1936 par le prix Nobel.

Les années 1930 furent aussi l’avènement d’une nouvelle astronomie qui se passa de l’œil humain ou de plaques photographiques. En 1933, Karl Guthe Jansky, physicien et ingénieur radio américain, découvrit avec une antenne radio une « perturbation électrique » en provenance de la voie lactée, qui ne ressemblait en rien aux émissions attendues en provenance d’une source de chaleur. Jansky avait mis en évidence un rayonnement non-thermique, dont l’origine restera inexpliquée pendant 20 ans. C’est seulement en 1950, et après l’invention du synchrotron, que l’émission radio fut reconnue comme la signature photonique des rayons cosmiques galactiques. L’exploration de l’Univers non-thermique commença. Depuis, le spectre électromagnétique entier est exploité pour mieux comprendre l’Univers non-thermique, en commençant par l’émission radio, et en allant jusqu’aux rayons gamma de très haute énergie.

Dans cet exposé, je retracerai l’histoire de l’exploration de l’Univers non-thermique, des débuts en montgolfières, jusqu’à aujourd’hui à l’aide de satellites spatiaux et de grands observatoires terrestres. On abordera bien sûr les grandes découvertes, les surprises, mais aussi les enjeux de ce domaine très dynamique de la recherche contemporaine.

Jurgen Knodlseder, Directeur de Recherche au CNRS (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie, Toulouse)

A 10 heures, amphithéatre du CPPM

Le diaporama de la conférence est disponible ICI