C’est en s’appuyant sur la doctrine classique de l’ut pictura poesis que Diderot, qui se présentait comme poète, a revendiqué sa légitimité de critique d’art dans les Salons, ces comptes rendus qu’il a rédigés pour la Correspondance littéraire des expositions organisées par l’Académie royale de peinture et de sculpture. Mais le parallèle des arts, dans la pensée et dans l’œuvre de Diderot, dépasse largement le seul face à face de la peinture et de la poésie dramatique dans ses écrits sur l’art. Dès la Lettre sur les sourds et jusqu’au Neveu de Rameau, au Rêve de D’Alembert et aux Réfutations, Diderot a convoqué peinture, sculpture, musique et architecture aux côtés du théâtre et de l’épopée pour penser non seulement la représentation, mais, au plus profond de son questionnement philosophique, l’organisation de la matière, le fonctionnement des institutions, les jeux de la sociabilité. Donnée à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Diderot (5 octobre 1713), cette conférence à deux voix entre Stéphane Lojkine (professeur de littérature française) et Marie-Pauline Martin (maître de conférences en histoire de l’art) propose de relever et d’éclairer quelques moments stratégiques de la pensée de Diderot où la confluence des arts, l’interférence de leurs champs, le déplacement de leurs frontières ont été convoqués pour jeter les fondements d’une poétique, d’une esthétique, voire d’une politique révolutionnaires.
Stéphane Lojkine : Professeur à Aix-Marseille Université(littérature française du XVIIIe siècle), CIELAM
Marie-Pauline Martin : Maître de conférences à Aix-Marseille Université, (Histoire de l’art), UMR Telemme,
A 18h30
Cité du Livre Salle Armand Lunel
Bibliothèque Méjanes
8-10, rue des Allumettes
Aix en Provence