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Des corps à protéger : vêtements, billets, "marques" et nourriture des enfants trouvés des Basses-Alpes au début du XIXe siècle, Isabelle Grenut

mardi 10 juin 2014
 
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    Amorcé dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, le phénomène de l’abandon des enfants par leurs parents biologiques connait en France une ampleur exceptionnelle durant les premières décennies du XIXe siècle, à l’instar d’ailleurs d’autres pays, d’Europe du sud principalement. Durant cette période, 25 000 à 30 000 enfants sont admis chaque année dans les hospices dépositaires français, avec un pic critique en 1831, année durant laquelle on y enregistre 33 374 dépôts d’enfants. En 1833, la Statistique générale de la France retient le chiffre de 130 945 enfants à la charge des hospices, un maximum qui ne sera plus jamais atteint. Comment expliquer cette situation qu’on peut qualifier de crise ? Liée sans doute aux difficultés économiques des périodes révolutionnaire et napoléonienne, elle semble aussi, et peut-être devrait-on dire surtout, corrélée à l’augmentation significative des naissances illégitimes que connaît alors le pays. Dans la pratique, ce sont les hospices qui apportent les premiers secours, enregistrent les détails de la vêture, conservent billets et "marques", trouvent des nourrices et assurent l’entretien et le suivi des enfants. Financièrement, la charge est très importante. Chez les acteurs de l’assistance, on relève constamment dans les textes d’archives la dualité entre la volonté philanthropique de secourir ces « êtres intéressants et infortunés » et le souci impératif d’une nécessaire gestion comptable qui parfois peut nous paraître presque sordide, mais qui révèle plutôt le désarroi des responsables devant un problème qui en tous points les dépasse.

    Isabelle Grenut, doctorante Histoire Contemporaine de l’Université Aix Marseille

    Amphithéâtre HA1 de l’hôpital Timone Adultes au rez-de-chaussée à 17h30