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Que veut dire un Islam français ? Justin Vaïsse

jeudi 25 janvier 2007
 
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    En remplacement de la conférence d’Olivier Roy

    La question de l’islam en France déclenche des passions, bien au-delà de ceux qui sont directement concernés, parce qu’elle porte sur l’identité française autant, sinon plus, que sur l’identité musulmane. Or, comme si le débat religieux de départ n’était pas assez compliqué, il est rendu plus opaque, mais aussi plus inquiétant et fascinant, par son croisement avec les questions sociales (pour faire vite, "le problème des banlieues"), les questions politiques intérieures (la régulation de l’immigration, la citoyenneté, la participation politique et les élections) et les questions internationales (Moyen-Orient, terrorisme,etc.).

    Du coup, lorsque les médias s’emparent du sujet, "le sens précède la connaissance" (selon la formule de Claude Lévi-Strauss) : on parle de l’islam dans des formes pré-établies, avec des concepts déjà formés, plutôt que de s’intéresser aux musulmans français réels, à la façon dont ils vivent leur foi et leurs identités. "L’islam", "la laïcité", "le communautarisme" sont autant de mots lourdement chargés de sens multiples, et qui finissent par voiler la réalité plutôt que la révéler.

    Ce qu’on se propose de faire ici, c’est de repartir des données démographiques, sociologiques, économiques et politiques dont on dispose pour réexaminer, dans un second temps, cette question de l’identité musulmane française avec un œil dépassionné, et de tenter d’explorer son avenir. Loin des cris d’angoisse des alarmistes professionnels, on découvre alors un champ complexe, fait de nombreuses dynamiques positives, mais aussi d’évolutions négatives, et de multiples zones d’ombre.

    Historien spécialiste des Etats-Unis et plus particulièrement de la politique étrangère américaine, Justin Vaïsse a élargi son champ d’investigation à l’étude de l’Islam en France. Il enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris et est chercheur affilié au Center on the US and Europe créé en 2004 à la Brookings institution de Washington.

    A 18h45 à l’Hôtel du Département