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Pour en finir avec le culturalisme, Jean-François Bayart

jeudi 22 février 2007
 
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    Beaucoup des conflits contemporains se sont noués autour de la notion d’identité. Ils tirent leur force meurtrière de la supposition qu’à une prétendue "identité culturelle" correspond nécessairement une "identité politique", en réalité tout aussi illusoire.

    Dans les faits, chacune de ces "identités" est une construction historique. Il n’y a pas d’identité naturelle qui s’imposerait à nous par la force des choses.

    Le culturalisme définit de façon substantialiste les cultures – supports de ces "identités" – qui deviennent ainsi un principe d’exclusion à force d’être un principe de singularité et d’appartenance.

    Le discours et, de plus en plus, la diplomatie culturalistes emprisonnent les sociétés historiques concrètes dans une définition substantialiste de leur identité en leur déniant le droit au changement.

    La critique du culturalisme doit permettre de quitter le faux dilemme dans lequel les sociétés occidentales tendent à s’enfermer. L’alternative n’est pas entre l’universalisme par uniformisation et le relativisme par exacerbation des singularités. L’universalité équivaut à la réinvention de la différence.

    Entre culturalistes relativistes et anticulturalistes, il y a une vraie divergence philosophique : la première posture dit une "essence", la seconde un "événement".

    Le propos est donc ici d’engager une problématisation anticulturaliste des rapports entre culture et politique.

    Jean-François Bayart est l’un des plus célèbres politologues français. Il est directeur de recherches au CNRS, au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI), qu’il a dirigé de 1994 à 2000. Il enseigne à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.

    Spécialiste de politique comparée, Jean-François Bayart travaille sur la sociologie historique de l’Etat et sur les imaginaires politiques. Il s’est particulièrement intéressé à l’étude des systèmes politiques en Afrique sub-saharienne,en Turquie et en Iran, comme à l’étude de la politique étrangère de la France, en Afrique principalement.

    Co-fondateur et ancien directeur des revues Critique internationale et Politique africaine, il est consultant permanent au Centre d’analyse et de prévision du ministère français des Affaires étrangères depuis 1990. Gouverneur de l’European Cultural Foundation (Amsterdam) depuis 2002, il est également Président du Fonds d’analyse des sociétés politiques. Ses ouvrages font l’objet de multiples traductions.