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De la mouche ....... aux robots, Nicolas Franceschini

jeudi 1er décembre 2005
 
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    Quand le moindre appareil photo numérique compte plusieurs millions de pixels, l’œil de la mouche fait piètre figure avec ses 3000 facettes (3000 pixels). Comment, avec une vision apparemment si pauvre, une mouche peut-elle contrôler son vol à des vitesses vertigineuses dans les trois dimensions de l’espace ?

    Nous comprenons aujourd’hui que les prouesses visuo-motrices d’un misérable insecte sont le fruit d’un système nerveux de haut vol qui fournit aux muscles du thorax des commandes électriques anticipant d’au moins cent millions d’années celles des avions modernes.

    Après avoir analysé, au moyen de microélectrodes et de microscopes spéciaux, le fonctionnement des neurones visuels derrière la verrière gaufrée de la mouche, on a pu en transcrire le principe en circuits électroniques. Ces « neurones électroniques » ont ensuite permis de donner la vue à plusieurs robots de démonstration, terrestres ou aériens.

    Outre ses applications innovantes aux véhicules intelligents, cette robotique d’inspiration biologique ou biorobotique apporte, par des réalisations physiques dans lesquelles perception et action sont intimement liées, un riche retour vers la compréhension des mécanismes biologiques.

    Nicolas Franceschini, Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire Mouvement et Perception. Marseille

    Nicolas Franceschini, Frank Ruffier et Stéphane Viollet, tous les trois de l’équipe Biorobotique, ont obtenu le Prix 2005 de la revue scientifique "La Recherche", mention "Mobilités" (parrainée par Bouygues Telecom et d’un montant de 10 000€). Ce prix leur a été remis le 26 novembre 2005 à la Bibliothèque Nationale de France à Paris.