L’histoire de l’ergot de Seigle est vraiment exemplaire : à l’origine d’une terrible maladie d’allure épidémique qui a provoqué des milliers de morts et entraîné l’apparition de milliers d’estropiés pendant des siècles, le rôle du champignon est soupçonné dès le XVIIe siècle, puis mis en évidence au XVIIIe siècle, il est étudié activement par les chimistes au XIXe et donne au XXe siècle, après l’isolement du premier alcaloïde en 1918, un grand nombre de produits très importants par leur utilisation dans de nombreuses maladies ou dysfonctionnement.
Stoll, en 1965, a dit de l’ergot que c’était « un véritable monument de trésors pharmacologiques ». Pour mieux comprendre ce « monument » et aller à la recherche de ces « trésors », nous aborderons successivement son histoire, ce qu’il est botaniquement parlant et la symptomatologie de la maladie, sa chimie et ses utilisations actuelles.
Georges Aillaud, Maître de conférences à l’Université de Provence, Directeur du Laboratoire de phytomorphologie expérimentale et biologie végétale de la faculté des sciences Saint-Charles
Amphithéâtre HA1 de l’hôpital Timone Adultes au rez-de-chaussée à 17h30