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logo RUBRIQUE 162 Masques et figures de la guerre 2008


C’est quoi la guerre aujourd’hui et comment peut-on la penser ?

Pour ce cycle de conférences, l’économiste et historien libanais Georges Corm, le politologue Roland Marchal, neuf conférenciers au total, historiens, philosophes, géographe, invitent à une réflexion ouverte sur cette question qui travaille de manière aiguë notre monde.

Car si les guerres étatiques sont de moins en moins nombreuses, le sentiment contemporain est pourtant celui d’un déchaînement sans précédent de violences guerrières. Comment expliquer ce paradoxe ? Que recèle de nouveau le concept même de guerre dans notre temps ?

Une grande mutation affecte notre époque : celle des grandes violences armées.

Pendant des siècles, la guerre dans sa distribution et sa définition classiques avait représenté la forme culturelle dominante des violences : un conflit militaire entre Etats pour le contrôle d’un territoire, fondé sur une reconnaissance réciproque des souverainetés, faisant la distinction entre l’ennemi – juste – et le criminel, et s’inscrivant dans un cadre juridique strict sur les conditions requises pour déclarer la guerre comme sur le droit à respecter dans la guerre.

Depuis la fin de la Guerre froide, la guerre entre les hommes se poursuit. Elle n’a pas signifié l’avènement de la paix comme certains pouvaient le penser : certains conflits ont pris fin, mais certains se sont poursuivis et d’autres ont encore éclaté.

Mais ces nouvelles guerres entrent de moins en moins dans la définition standard. Ces conflits armés développent des formes inédites : "guerre contre le terrorisme", "croisade" contre les "Etats voyous", pour beaucoup guerres civiles, dont la violence est jugée parfois anachronique, aboutissant souvent au massacre, et dont les buts ne s’inscrivent plus dans un projet social et politique tangible.

A l’heure des interventions internationales et de la prolifération des guerres identitaires, à l’heure des conflits infraétatiques et des nouvelles menaces transnationales ou terroristes, le droit international classique n’est-il pas en train de voler en éclat ?

Quels nouveaux concepts peuvent éclairer ces crises complexes et violentes ?

A l’âge de la globalisation, comment se forge notre perception de la réalité ?

Face à ces formes de violences inédites, comment peut se réfléchir notre identité contemporaine ?

On le voit : notre vision d’un monde d’Etats-nations antagonistes, d’un monde réglé par l’équilibre des puissances, est sérieusement mise à mal. Ce cycle de conférences propose de s’interroger sur ces bouleversements majeurs, en poursuivant l’idée que penser la guerre c’est aussi penser le monde.