Tous les évènements de la vie, de la division d’une cellule au vieillissement d’un organisme, nécessitent une coordination dans l’échelle du temps et cette dimension temporelle constitue une des caractéristiques du monde du vivant. Les rythmes biologiques sont une des composantes de cette organisation temporelle. Ils constituent des mécanismes adaptatifs aux changements réguliers de l’environnement (rythme solaire journalier, rythme annuel des saisons) et sont de ce fait essentiels à la survie de l’individu et à la pérennité des espèces.
Cependant, les rythmes biologiques ne sont pas seulement asservis au temps astronomique ; ils persistent en effet en l’absence de toute information en provenance de l’environnement, par exemple lorsque les organismes sont soumis à une obscurité permanente. Cela atteste du fait qu’il existe bien une horloge interne à l’organisme. C’est bien sûr dans le cerveau qu’est localisée cette horloge biologique endogène. Si l’on sait aujourd’hui très bien que chaque cellule de notre organisme possède l’arsenal moléculaire de base pour exprimer un fonctionnement rythmique, on sait aussi que c’est l’horloge du cerveau, telle un chef d’orchestre, qui coordonne l’ensemble de nos cellules pour élaborer, à l’échelle de l’organisme, une réponse rythmique adaptée aux changements périodiques de notre environnement . Les conditions de la vie moderne et les changements climatiques que nous subissons ces dernières années imposent des contraintes nouvelles à notre horloge interne.
Quelles sont les conséquences du réchauffement de la planète sur les espèces ayant un comportement saisonnier (espèces migratrices ou hibernantes) et quelles en seront à terme les répercussions sur l’évolution des espèces ? Comment notre horloge biologique peut-elle s’adapter aux contraintes que lui impose notre vie moderne (déficit chronique de sommeil, déstructuration du rythme des repas, travail de nuit ou horaires postés, décalage horaire après des vols transméridiens etc...) et quelles sont les conséquences d’une perturbation de notre horloge sur la santé ?
Au-delà de ces questions qui seront débattues, des scientifiques tenteront d’alerter le grand public sur les dangers de soumettre à rude épreuve notre horloge biologique, en particulier en terme de développement de pathologies telles que la dépression mais aussi l’obésité. Les bienfaits d’une bonne hygiène de vie et le respect des rythmes scolaires de l’enfant seront également exposés au cours de cette semaine.
Enfin, le grand public découvrira qu’il existe aussi une rythmicité dans la fréquence d’apparition de certaines pathologies comme l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, ou encore la crise d’asthme, et que nos connaissances actuelles sur le fonctionnement de notre horloge biologique conduisent les médecins à prendre de plus en plus en compte la réalité de nos rythmes biologiques dans la planification de la prise de médicaments au cours de la journée (chronothérapie), une démarche s’avérant particulièrement bénéfique dans le traitement des cancers en permettant d’en améliorer l’efficacité tout en en réduisant la toxicité.